Orientations et surspécialisations
La génétique médicale est une discipline transversale en perpétuel mouvement. Avec l’évolution rapide et constante des technologies d’analyse, les pratiques médicales évoluent et les métiers changent. Voici un petit aperçu du rôle et des pratiques de la génétique. Notons que ces « catégories » se complètent et ne s’excluent pas !
Généticien clinicien
Il est principalement sollicité pour la recherche du diagnostic et pour orienter les examens complémentaires et les analyses génétiques en lien avec les laboratoires de diagnostic et les équipes de recherche. Mais il coordonne également la prise en charge des patients en lien avec les médecins spécialistes d’organe. Il collecte les données de suivi des patients et participe à la rédaction de protocoles nationaux de diagnostic et de soins (PNDS) et à des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) pour les maladies rares.
Il a également une activité au sein d’un Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN) où il intervient dans le diagnostic et la prise en charge des anomalies échographiques dépistées pendant une grossesse, en collaboration avec les obstétriciens, radiologues, néonatologistes et spécialistes d’organe et/ou chirurgiens pédiatres.
Il peut travailler en collaboration avec les anatomopathologistes (ou être lui même diplômé en foetopathologie) et aider à la recherche d’un diagnostic après une Interruption Médicale de Grossesse (IMG). Dans ce cadre, il peut réaliser des autopsies foetales.
Il a un rôle important de conseil génétique, en collaboration avec les conseillers en génétique, pour informer et prévenir du risque de récidive d’une pathologie identifiée dans une famille. Il participe ainsi à l’information familiale selon l’article R.1131-20-1 du Code de la Santé Publique (voir également).
Cytogénéticien
Le plus souvent les examens cytogénétiques sont prescrits par un clinicien (généticien, hématologue,…) mais parfois le cytogénéticien assure lui-même des consultations.
Généticien moléculariste
Comme pour le cytogénéticien, son travail consiste à connaître sur le bout des doigts les indications, protocoles et biais d’interprétation des examens de laboratoire : séquençage Sanger, QMPSF, MLPA, Séquençage massif en parallèle (NGS) de panel de gènes ou d’exome, …
La majeure partie de son travail consiste à interpréter les examens selon les guides de bonne pratique du laboratoire (qualité, certification et accréditation).
Il participe aussi aux staffs pluridisciplinaires avec les cliniciens et discute des cas complexes en terme d’interprétation.
Il a très souvent une activité de recherche en parallèle pour l’identification des mécanismes physiopathologiques de certains variants. De la même façon, il peut être amené à mettre au point de nouvelles techniques diagnostiques au sein de son laboratoire.
En général, il oriente sa pratique sur quelques pathologies d’intérêt dont il finit par devenir “expert”. Il fait partie des réseaux nationaux de diagnostic (filières) qui permettent de favoriser les échanges et les bonnes pratiques sur le territoire.
À noter, une formation en bio-informatique est de plus en plus indispensable pour la gestion des données génomiques.
Le plan France Médecine Génomique 2025 va permettre l’organisation de plateforme de séquençage à haut débit et redessiner le paysage de la génétique médicale (Voir à ce sujet).
Oncogénéticien
Ici encore, le généticien (côté clinique ou laboratoire) a un rôle central d’interlocuteur avec les nombreux médecins qui s’occupent de la prise en charge du patient: oncologues, radiothérapeutes, anatomopathologistes, spécialistes d’organe, chirurgiens…
Foetopathologiste
La foetopathologie, c’est l’examen anatomopathologique des fœtus et des enfants décédés en période périnatale. C’est donc une autopsie foetale, précédée d’un examen radiographique, suivie d’un examen au microscope des prélèvements tissulaires pratiqués lors de cette autopsie et éventuellement, d’autres moyens mettant en œuvre des techniques plus sophistiquées.
Le but de l’examen foetopathologique, c’est d’aboutir à un diagnostic aussi précis que possible de l’échec de grossesse. Tout doit être mis en œuvre pour atteindre ce but en gardant constamment à l’esprit qu’il s’agit d’une étape ultime et qu’aucune erreur ou omission ne pourra être rattrapée. Cet examen est essentiel pour le conseil génétique, c’est-à-dire pour l’appréciation du risque que l’anomalie se reproduise lors d’une grossesse ultérieure. On peut dire, en corollaire, que l’absence d’examen fœtopathologique représente une véritable perte de chances pour le suivi d’une grossesse ultérieure.
Au cours de cet examen, il est procédé à un inventaire exhaustif des lésions et à de multiples prélèvements. Le plus souvent, le diagnostic est établi soit directement, soit au cours d’une réunion pluridisciplinaire. D’autres fois, on se limitera à un inventaire devant un ensemble lésionnel qu’on ne peut pas, en l’état actuel des connaissances, rattacher à une pathologie précise.
Les examens foetopathologiques sont donc essentiellement pratiqués dans l’intérêt direct des couples, même si, complétant ce premier objectif, il s’agit également d’améliorer nos connaissances dans le domaine des maladies fœtales afin de mieux les diagnostiquer, mieux les prévenir et, si possible, mieux les traiter.